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Blogue de Hélène Arsenault


mardi 25 septembre 2012

Le Chasseur de Geneviève Blouin


Le Chasseur, une novella de Geneviève Blouin chez les Six brumes. 


Tout d'abord, un mot sur le concept de prévente organisé par la maison d'édition les Six brumes. Je trouve l'idée très intéressante d'inviter ses connaissances à venir encourager la production de l'oeuvre à l'avance, en leur proposant une série d'options supplémentaires. Ça a créé une publicité automatique pour le livre et puisqu'on s'engage à l'avance à l'acheter, certaines ventes sont assurées et on ne peut plus "oublier" ou reculer devant l'engagement. Ça a semblé mettre de la pression sur l'auteure, toutefois, ce qui est regrettable.




Couverture en Braille
édition limitée!
Dans mon cas, j'ai choisi la version du livre avec la couverture en Braille (trop cool!), avec en prime une nouvelle de l'auteure (qu'il me reste encore à lire, je dois dire que je l'avais oubliée avant d'écrire ce billet!)


Hugues, cet ancien champion de combats ultimes devenu aveugle suite à un combat, se retrouve avantagé par son handicap alors qu'une créature mystérieuse attaque des gens dans son quartier. L'habilité de Geneviève Blouin de nous transposer dans la peau de Hugues, en "voyant" par tous ses sens, est remarquable. On a l'impression d'y être tant les détails sont tangibles, les descriptions des bruits, des odeurs, des textures, vraisemblables. Hugues, en bon combattant qu'il a toujours été, demeure alerte et vif en s'adaptant rapidement à son nouvel adversaire. C'est cette partie du novella que j'ai préféré, l'aspect psychologique du personnage ainsi que son attachement à la femme qui prend soin de lui. Les dialogues y sont aussi très bien intégrés à l'action. On aurait presque pu faire fi de la dimension surnaturelle même, puisque cette créature que Hugues combat mais ne verra jamais semble trop improbable pour être réelle. À la fin de l'histoire, je me demande encore si Hugues ne rêvait pas, au fond... Bref, une lecture enlevante, palpitante et bien menée qui se lit en un rien de temps. La fin arrive d'ailleurs abruptement, et j'aurais bien aimé un épilogue un peu plus long, mais vu le format, je comprends le choix de l'auteure. 

Je me suis procuré le livre au lancement dans un centre MMA (pour mixed martial arts, une discipline  de combat utilisant plusieurs techniques d'arts martiaux) à Longueuil, pas très loin de chez moi. Ça situe bien l'action et le monde de prédilection du Chasseur, dans son ancienne vie.  Ça m'a plongée dans un sport que je ne connaissais pas, mais qui est fascinant en soit, et duquel Geneviève Blouin tire son expérience personnelle pour livrer la marchandise. Une excellente lecture, mais dont les éléments surnaturels ne m'ont pas pleinement convaincue, pour être tout à fait honnête. Peut-être suis-je juste un peu trop Thomas, je dois voir pour y croire? 

Pour le blogue de l'auteure c'est ici: http://laplumeetlepoing.blogspot.ca/

Bonne lecture! 

lundi 24 septembre 2012

Livres à louer?

En sortant de la bibliothèque aujourd'hui, j'ai passé comme toujours à côté de la section "livres à louer". Pour un prix modique (environ 1,50$ la semaine en général), on peut louer une nouveauté dont la liste de réservation peut s'avérer très longue... ou pas.

Je continue de résister à la tentation de louer un livre qui n'est pas disponible, me demandant chaque fois pourquoi je ferais ça, louer un livre. Il me semble que c'est tout bête. Si je veux le lire, et vite, et qu'il n'est pas disponible, je n'ai qu'à l'acheter. Sinon je laisse mon nom à la bibliothécaire qui me rappellera le temps voulu. Quand même, avec les nouveautés qui seront populaires (on peut le prévoir d'avance, non?), il y a toujours plusieurs copies en circulation, justement pour éviter les longues attentes des demandeurs. Alors je continue à me demander, qui donc est trop impatient pour attendre, qui doit absolument lire ce livre-là, cette semaine sans faute, et qui ne se résout pas à l'acheter? C'est quoi l'urgence? Bref, je peux envisager quelques scénarios possibles, mais rien de bien solide. Pourtant le service, lui, est bien là et il y est pour rester, j'imagine.

Je suppose que je devrais poser la question aux bibliothécaires, mais vous, le faites-vous à l'occasion, louer des livres? Il me semble que ça va à l'encontre du principe de gratuité de la bibliothèque, mais ça en prend pour tous les goûts, tous les portefeuilles, et tous les clients, on dirait bien. 

Bonne lecture!

mercredi 19 septembre 2012

Les premiers pas de la lecture


Vous souvenez-vous de la période où vous avez appris à lire? Moi je m'en rappelle à peine, mais je la revis présentement à travers ma fille qui commence sa première année. À cette étape, c'est le début de la lecture et de l'écriture, une étape de développement fascinante qui la suivra toute sa vie. 

Depuis le début de la nouvelle année scolaire donc, nous passons une petite partie de la soirée à faire quelques devoirs, mais surtout à revoir les leçons de la semaine, la plupart reliées à la lecture. Quelle joie! Au début, je trouvais l'exercice un peu trop répétitif à mon goût et en voyant que ma fille commençait à deviner des mots plutôt que de les lire, une lettre à la fois pour en trouver le sens, je me suis mise à jouer avec elle en lui faisant lire d'autres mots faciles, des noms de personnes, etc. Vous devriez voir l'étincelle dans ses yeux lorsqu'elle comprend le sens du mot qu'elle vient de lire à voix haute! Ça n'a pas de prix. Je l'encourage chaque jour à pratiquer, à refaire ses leçons, car tout doit devenir un automatisme. 

En ce sens, je suis récemment tombée sur un blog discutant de pédagogie - voir France Paradis. Cette coach parentale souligne l'importance de valoriser les efforts plutôt que le talent. Cette méthode aurait un plus grand impact sur les échecs et succès futurs. Pour reprendre ses termes: "Ce qui développe l'estime de soi et la motivation nécessaire pour avancer malgré la difficulté et l'échec, ce sont les compliments sur les stratégies, l'effort et leurs processus. Peu importent les résultats." 

Ainsi, un enfant qui apprend à surmonter les épreuves ne peut qu'être mieux outillé pour la vie qu'un autre qui est doué en tout, mais qui risque d'abandonner à la première difficulté rencontrée. Un constat intéressant auquel j'adhère volontiers

Entre temps, ma fille et moi commençons déjà à nous écrire de petits mots d'amour partagés, et ça fait mon bonheur au quotidien!

mardi 11 septembre 2012

À découvrir: Grayson, Lamarche, Cazeault

Il s'agit du titre de ma nouvelle chronique de la Teluq pour la rentrée, où je souhaite promouvoir les auteurs de chez nous. Je retranscris ici l'intégralité de ma première chronique littéraire, portant sur:

L'invention de la tribu de Catherine-Lune Grayson
Les têtes rousses de Claude Lamarche
Avéria I et II de Patrice Cazeault

Avis aux intéressés!



L’invention de la tribu, de Catherine-Lune Grayson chez Mémoire d’encrier.

  
Quel délice! Un véritable coup de cœur. J’ai lu ce petit bijou de livre pratiquement en une seule soirée. D’abord il est enlevant, les personnages y sont attachants et les destins croisés si fascinants et exotiques qu’on hésite à le poser avant la fin. Avec ses 170 pages emplies de poésie fine, d’images de pays lointains, ses déserts, ses villages africains ou québécois, ce livre nous transporte dans un univers de sensibilité et de hasards ou la justesse de l’écriture n’a d’égal que l’inventivité narrative.

Un petit extrait pour vous donner le ton :
« Tant que tu ne fais pas partie de l’histoire, tu es épargné. Le paysage n’est qu’un paysage. Ses pics et ses creux, ses arbres et ses roches ne te racontent pas d’histoires. Ils ne sont pas encore marqués, annotés, fêlés, fissurés. Ils sont sans histoire. Dans la préhistoire, tu es épargné.

Dans la préhistoire, il y avait la tribu. Ils allaient vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants. C’était avant qu’ils ne soient tous devenus un peu fous. Avant que le creux, là-bas, ne soit celui des fondations incendiées de la maison blanche. Avant que le vélo rouge ne soit un tas de ferraille. Avant que le bruit des vagues ne soit une marche funèbre. »

L’auteure a grandi à Saint-Adrien, en Estrie. Journaliste, puis travailleuse humanitaire, elle découvre l’Afrique et la poésie du continent. L’invention de la tribu est soin premier roman, bien qu’elle ait déjà publié un récit de voyage accompagné de magnifiques photos et illustrations sous le titre de Nul ne revient du pays qui n'existe pas, chez Michel Brûlé. Grande réussite donc en ce qui me concerne, et j’espère que vous la découvrirez à votre tour.



Les têtes rousses, de Claude Lamarche chez Vents d’Ouest.


Autre belle lecture que ce roman historique nous présentant un pan de l’immigration irlandaise au Québec, avec ses famines, ses exilés vers l’Amérique dans les bateaux-cercueils, ses morts du Typhus et autres, ses quarantaines à Grosse-Île. J’ai été charmée par l’histoire d’amour de Bridget Bushell et les difficultés qu’elle et sa famille ont dû surmonter en arrivant au Québec en mai 1847, après avoir été chassées de leur comté du Roscommon en Irlande. Les têtes rousses décrit l’histoire de Bridget, l’aînée rêveuse, pieuse et obstinée devant assurer la survie de sa famille, de Patrick, le cadet bagarreur et débrouillard qui incarne si bien l’image que l’on se fait de ces immigrants coriaces et enfin de Mary, la plus jeune, la plus sensible, mais qui sait ce qu’elle désire.

Il m’est impossible de ne pas songer à la véracité probable de leurs destins tantôt heureux, tantôt tragiques en lisant que l’auteure, férue de généalogie, est un jour tombée sur un cahier écrit par une aïeule qui lui a fait découvrir l’histoire de ses ancêtres irlandais, et qui lui a servi d’inspiration pour ce livre. Claude Lamarche n’en est pas à ses premières armes en publication et sa belle plume s’efface tout discrètement pour laisser la place à la trame de fond, ce que j’ai particulièrement apprécié.



Avéria tome 1 : Seki et tome 2 : Annika, de Patrice Cazeault chez ADA.

Premier tome de la série jeunesse de science-fiction, Seki se déroule sur Avéria, une colonie humaine occupée par les Tharisiens. Certains humains s’accommodent assez bien de cette occupation depuis près de vingt ans, alors que d’autres rêvent de monter une révolution pour en chasser l’envahisseur. Deux sœurs incarnent ces points de vue diamétralement opposés : Seki, l’aînée, qui étudie en sciences à l’université et qui n’aspire qu’à la paix et la tolérance, tandis que sa jeune sœur, Myr, une adolescente au tempérament  bouillant, prône la violence pour mettre fin à l’occupation et se rebelle contre l’autorité de toutes les façons possibles. Le conflit intense et toujours croissant qui oppose ces deux sœurs tient le lecteur en haleine du début à la fin. Patrice Cazeault mise sur la profondeur des personnages, toujours crédibles et multidimensionnels, et rend avec brio les deux points de vue opposés de ses protagonistes, Seki et Myr, qui se découvrent l'une l'autre dans l’adversité.



Dans le tome 2, Annika, on découvre cette fois l’envers de la médaille, le monde des Tharisiens, des êtres à la peau jaune et visiblement plus avancés technologiquement que les humains, chez qui les aspects politiques et militaires prévalent sur tout. Cette fois nous suivons les méandres de l’esprit tortueux d’Annika Arralia, une Tharisienne colérique (un euphémisme!) qui vit avec son oncle et son cousin. L’un ne pense qu’à son ambition à n’importe quel prix, tandis que l’autre s’abrutit dans la drogue pour oublier son âme de poète qui ne convient pas au destin que lui réserve son père autoritaire. Annika ne trouve que son cousin en qui se confier, et même à ses plus proches amis elle reste fermée et inaccessible. On s’attache toutefois au personnage dont la rage confond et surprend souvent, mais fascine surtout. Pour ma part, j’ai bien aimé Annika pour sa fureur destructrice, sidérée par l’étendue de sa haine, me demandant où tout cela la mènerait. Je m’en voudrais de ne pas mentionner le journaliste hilarant et trop curieux pour son propre bien qui vient pimenter la sauce dans les deux tomes tout en offrant des informations cruciales sur les politiques locales, et sur la censure journalistique. 

Les personnages sont centraux dans ces romans aussi, on arrive presque à oublier que c’est de science-fiction dont il s’agit. À part la présence des Tharisiens, de leurs désintégrateurs qu’on voit très peu à l’œuvre, et des vaisseaux spatiaux, on pourrait transplanter ces histoires sur terre à n’importe quelle époque et l’intensité des émotions transporterait aussi bien le lecteur. Cette particularité aura le don de plaire à un plus grand public, quant à moi j’aurais bien aimé y trouver plus d’éléments de l'imaginaire foisonnant de l'auteur, dont ces deux tomes représentent les premières publications.

Seki et Annika sauront plaire aux jeunes lecteurs comme aux moins jeunes. Le tome 3 d’une série prévue de 6 tomes sera lancé en automne.

Pour suivre l'évolution de la série, il y a le blogue de l'auteur: http://avisdexpulsion.blogspot.ca/ et le site Facebook: https://www.facebook.com/averia.tharisia

lundi 10 septembre 2012

De retour après la pause

Mautadine que c'est difficile de revenir après une longue absence. Vacances trop longues. Ras-le-bol de l'écriture après quelques petites déceptions. Fatigue chronique. Goût de prendre un break. Et surtout, rien à dire d'intéressant après une si longue absence! Mais voilà, la glace est brisée. Je remets tranquillement la machine en route, c'est long à redémarrer parfois, mais il faut bien faire chauffer le moteur un tantinet lorsqu'il est bien refroidi. Alors je reviens sous peu avec plus à dire. Merci de votre visite!